A Kaboul et ailleurs, la musique afghane s’éteint. Alors, on enterre les quelques derniers instruments qui n’ont pas déjà été brûlés, tandis qu’on continue clandestinement à écouter de la musique, calfeutré chez soi dans une pièce bien isolée, dans le secret des écouteurs de son smartphone ou en s’échangeant de rares cassettes et disques sous le manteau. Mais tromper les Talibans a un prix: la torture, l’arrestation ou la mort pour tous ceux qui se rendent coupable du péché de musique. Reste l’exil, et l’espoir de ceux qui sauront préserver et faire revivre, un jour, l’héritage musical afghan. 

A Peshawar, la plus ancienne ville du Pakistan à la frontière afghane, Mohammed Hasan Zmarai, réfugié afghan qui a fuit Kaboul en 1996 lors de la prise de pouvoir des talibans, s'est donné pour mission de sauvegarder le riche patrimoine musical afghan. 
Dans sa modeste boutique, située sur le marché achalandé de Peshawar, des milliers de cassettes empilées occupent chaque centimètre carré d’espace. 
Des musiciens et passionnés de musique parcourent des kilomètres depuis Kaboul, Jalalabad ou Hérat, une entreprise risquée, dans l’espoir de marchander une cassette dans la boutique de Mohammed Hasan Zmarai, offrant parfoit des milliers de roupies. Mais lui, refuse.

Un reportage de 25' diffusé le 7 juin 2025 dans Arte Reportage sur Arte. Réalisation, Niagara Tonolli. Images, Flavian Charuel. Montage, Pierre Jolivet. Assistant monteur, Hippolyte Lathière. Étalonnage, Louis Lafont. Production, Nicolas Wiart.